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Il était à la rue depuis maintenant un an et demi quand l’assistante sociale qu’il avait rencontrée au foyer du Faubourg Saint-Antoine le fit convoquer pour lui signifier que sa femme demandait le divorce et le faisait rechercher. Vu les circonstances, il avait bien fallu dire à Annie la situation matérielle de son mari. Elle avait revu sa demande et proposé un divorce à l’amiable. Elle prendrait à sa charge les frais de justice et ne demanderait rien pour l’éducation et l’entretien des enfants dont elle exigeait d’avoir la garde exclusive. Elle demandait également l’interdiction du droit de visite ou de résidence des enfants chez le père.
Louis essaya bien de soutirer quelques renseignements : est-ce que les enfants allaient bien, que faisaient-ils maintenant ? Il alla même jusqu’à demander où les enfants habitaient en jurant qu’il voulait juste les voir et respecterait l’interdiction, à son endroit, de leur adresser la parole, mais se vit opposer un refus net à toutes ses demandes. L’audience se déroulait à Marseille et il lui était impossible de s’y rendre.
Une longue année passa encore après son divorce auquel il n’avait pas été en mesure de s’opposer d’une quelconque façon. Annie avait été conforme à elle-même : rigoureuse, organisée, méthodique. Ensuite, il n’avait à nouveau plus entendu parler d’elle ni des enfants. De temps en temps, il allait passer l’après-midi à la bibliothèque municipale, comme dans sa jeunesse. La bibliothécaire l’avait pris à la bonne et lui autorisait l’accès aux salles de lectures sans poser trop de questions. Il lui semblait, sans en être trop sûr, que ce garçon, qui devait avoir entre trente et quarante ans, difficile de lui donner un âge, était clochard, mais il restait courtois et surtout faisait preuve d’érudition. Elle ne voulait pas poser trop de questions de peur de le faire fuir.
Un jour, sur le ton d’un comploteur qui prépare un mauvais tour, elle avait sorti de sa poche un papier plié en quatre. Elle le lui avait tendu en lui disant avec un sourire complice : « je crois que ceci pourrait vous intéresser », puis elle s’était replongée dans ses activités de bibliothécaire.
Louis ne voulait pas prendre le risque de créer des difficultés à cette dame gentille avec lui et de se voir par la suite refuser l’accès à cette bibliothèque. Il prit le papier et le fourra dans la poche de sa vareuse, la remercia chaudement et sortit. Il aurait tout le loisir de le lire plus tard, ce n’était pas le temps qui lui manquait pour cela. Il serrait ce petit bout de papier au fond de sa poche aussi fort qu’on peut se raccrocher à une planche de salut. Pour éviter que le papier ne s’envole lorsqu’il le sortirait de sa poche, il s’engouffra dans la première cabine téléphonique qu’il trouva et déplia délicatement la feuille comme si sa vie en dépendait.
Il s’agissait d’un petit tract qui disait :
Vous n’êtes pas satisfaits par votre vie actuelle,
Vous ne voulez plus vivre sous la dictature de l’argent roi et des financiers,
Vous voulez donner un véritable sens à votre vie en construisant l’avenir de vos enfants ?
Alors, rejoignez
Les Bâtisseurs de Bonheur
Une fois que vous nous connaîtrez, vous ne verrez plus jamais les choses de la même façon.
Sans engagement, venez participer à notre prochaine réunion d’information qui se déroulera
Jeudi 14 avril 2033 à 20 h
Café LE MAZARIN, Angle Rue de Charonne, Boulevard Voltaire,
Paris 11e
Suivi d’un numéro de téléphone, d’une adresse mail et d’une référence à un site web.
Louis sentit les larmes lui monter aux yeux. C’était la première fois depuis des années qu’une main se tendait vers lui. La bibliothécaire avait dû le percer à jour et lui envoyait ce signe. Il décida de ne pas se laisser aller à trop d’optimisme si cela ne débouchait sur rien. Il prit la décision d’apprendre par cœur tout ce qu’il y avait sur ce papier pour le cas où celui-ci vendrait à être perdu ou volé. Et puis ce jour-là, il n’avait rien de prévu donc il pouvait s’y rendre. Au pire, il passerait quelques heures au chaud, peut-être en bonne compagnie, pour le prix d’un café.
Les jours qui suivirent furent consacrés entièrement à la préparation de cette soirée : ce qu’il fallait dire et ne pas dire, échafaudant des plans et des stratégies sans savoir réellement ce qui se cachait derrière ce slogan : les Bâtisseurs de Bonheur. Bâtisseur, il comprenait. Il devait s’agir de promotion immobilière. Bonheur, il comprenait aussi de quoi il retournait. Quoiqu’à bien y réfléchir, il se demandait s’il savait réellement ce qu’était le bonheur. Il connaissait le bien-être, le plaisir, mais le bonheur ? Il se promit d’y réfléchir pendant le temps qui lui restait jusqu’à la réunion. Il ne faudrait pas oublier de planifier la douche et d’essayer de trouver des vêtements propres ou de laver les siens.
Le temps sembla se figer dans les trois jours qui précédèrent ce quatorze avril. Les journées, et surtout les nuits, paraissaient interminables. Louis avait le cerveau en ébullition. Il s’était même surpris à certains moments à refaire des projets et à rêver d’une autre vie, mais laquelle ? Il était excité comme un gamin un soir de Noël, mais une petite voix murmurait au fond de lui « Louis, ne t’emballe pas, le réveil risque d’être dur ».
Il était repassé voir l’assistante sociale du onzième arrondissement. Sans tout lui raconter, car il n’était pas sûr qu’elle partagerait son enthousiasme, il lui avait dit qu’il avait un rendez-vous important et sollicité qu’elle lui obtienne des vêtements convenables auprès de la croix rouge, ainsi qu’un plan douche pour être présentable. Elle lui avait dit qu’elle ferait tout son possible, lui demanda sa pointure de chaussures, mesura son encolure avec un mètre souple qu’elle avait sorti d’un des tiroirs de son bureau, lui demanda son tour de taille et l’invita à repasser la voir dans la journée du quatorze.
Comme convenu, Louis se présenta à la permanence de l’assistante sociale dans le courant de l’après-midi du quatorze. Elle le reçut dans son bureau entre deux rendez-vous, lui dit qu’elle avait de bonnes nouvelles à lui annoncer. Elle sortit un pantalon de ville ainsi qu’une paire de chaussures d’un sac en plastique à côté de son bureau. Voilà ce que j’ai réussi à récupérer auprès de la Croix-Rouge. Une lueur de déception passa dans le regard de Louis. Ce n’était pas suffisant, pensa-t-il. Puis le visage de l’assistante sociale se fendit d’un sourire. En même temps qu’elle annonçait : « ce n’est pas fini », elle ouvrit un tiroir de son bureau, y prit un pull-over et le lui tendit.
– Tenez, c’est à mon fils, mais il ne le met plus depuis longtemps. Prenez, ça me fait plaisir.
Puis elle replongea sa main dans le tiroir, son sourire s’élargit encore lorsqu’elle en sortit une chemise neuve dans son emballage d’origine, la lui tendit en lui disant : « cadeau ».
Louis n’en revenait pas. Cette femme si rigide, si austère, avec ses cheveux noirs tirés en arrière et montés en chignon, toujours habillée en tailleur gris, sans jamais un sourire, avait un cœur ? Il se dit que quelque chose ne devait certainement plus tourner rond et qu’il allait bientôt se réveiller.
L’assistante sociale lui tendit également une mini trousse de toilette sur laquelle figurait le logo d’une compagnie aérienne.
– Un souvenir de bagages perdus au cours d’un de mes voyages. Ils se sont trompés en me donnant cette trousse de toilette destinée aux hommes. Je n’ai pas vraiment besoin de me raser le matin. Peut-être cela vous dépannera-t-il. Pour ce qui est de la douche, vous pouvez utiliser une de celles qui se trouvent au rez-de-chaussée.
Louis resta muet. L’assistante sociale se leva et le pria de l’excuser, mais elle avait encore pas mal de travail avant le soir. Elle lui dit quand même que s’il voulait laisser des affaires pour la nuit, il pouvait passer au secrétariat, elle avait laissé des instructions dans ce sens. Elle lui tendit le sac en plastique et l’invita à sortir.
Il passa la fin de l’après-midi à se faire beau. Personne ne le pressait pour utiliser la douche derrière lui, alors il prit son temps. Lorsqu’il revint dans le hall d’accueil, la secrétaire faillit ne pas le reconnaître et dit : « Monsieur Jullien, ça vous change ! » Il lui remit le sac contenant des vêtements. Avec un peu de chance, elle les lui rendrait lavés et repassés. Il sortit d’un pas assuré, mais nonchalant, et s’acheta un sandwich qu’il grignota en marchant. La soirée risquait de lui paraître longue s’il avait le ventre vide.
Vers dix-neuf heures cinquante, il se présenta à l’entrée du café Le Mazarin en disant venir pour la réunion des Bâtisseurs de Bonheur. Ces mots eurent une résonnance bizarre lorsqu’il les prononça. Le garçon le pria de le suivre et le conduisit dans une salle au sous-sol de l’établissement. Il s’installa sur une chaise en attendant le début de la réunion. Deux hommes et une femme qui s’affairaient à installer du matériel s’arrêtèrent à tour de rôle pour venir le saluer. Il y avait déjà un couple qui était installé dans un coin de la salle. Ils le saluèrent d’un signe de tête.
Tout se passa un peu comme dans un rêve. La soirée se déroulait en trois parties : une présentation de ce qu’étaient les Bâtisseurs de Bonheur, suivie d’un débat sous forme de questions-réponses et d’une partie échanges plus libre qui permettrait aux uns et aux autres de discuter sans formalisme. Le type qui animait la réunion s’était présenté comme Jean Berthon. Il était assisté de Louis Lumière, qui disait se prénommer ainsi en hommage à son arrière-grand-père, cinéaste, et de Jeannine Boichard, une femme qui devait avoir passé la soixantaine, mais qui faisait preuve d’un dynamisme étonnant.
La suite avait été un festival. Jean, qui était intarissable sur ce projet, avait des étoiles dans les yeux lorsqu’il en parlait. Louis sentit progressivement une forme d’enthousiasme gagner le public. Il était sur un petit nuage, imaginait des lieux, des modes de vie, des ambiances. Jamais auparavant il n’avait croisé le chemin de personnes aussi passionnées. Ils avaient expliqué alternativement ce projet en termes d’urbanisme, de gouvernance, de relation entre les individus, argumentant et démontrant en quoi il s’agissait vraiment d’une fabrique de bonheur. Louis, qui avait toujours vécu dans les choses matérielles, comprenait maintenant pourquoi il était toujours passé à côté du bonheur. Cela venait de lui apparaître clairement à cet instant précis. Au cours du débat, Jean, ainsi que Louis, cela lui faisait bizarre que quelqu’un porte le même prénom que lui, et Jeannine répondirent méthodiquement à chaque question et argumentèrent en retour pour chaque objection ou remarque qui fut formulée.
Vint ensuite le débat plus ouvert où chacun y alla de son expérience, de ses idées ou de ses suggestions. Les esprits s’échauffaient et se passionnaient. Certains, déjà convaincus par ce qu’ils venaient d’entendre, discutaient de façon animée avec leurs voisins directs, ou posaient des questions plus pratiques sur l’organisation ou les conditions de participation au projet.
Vers minuit, Jean fit cesser les discussions et dit à l’assistance que cet échange avait été très constructif et avait fait avancer le projet de façon significative, le principe étant que ce n’est pas l’organisation qui apporte aux individus, mais que ce sont les individus qui font avancer le projet, que le bonheur ne se reçoit pas, mais se construit et se transmet. Jamais Louis n’avait entendu de tels propos. Jean expliqua ensuite les modalités pratiques d’adhésion à l’association et rappela les différentes coordonnées de l’organisation, dit que la dernière heure serait consacrée aux adhésions ou demandes complémentaires et que celles et ceux qui ne souhaitaient pas aller plus loin étaient libres de les quitter.
Quelques personnes se levèrent et quittèrent la salle, mais la grande majorité resta. S’en suivit une séance d’adhésion à l’association, d’échanges de coordonnées, de principes de réunions. Lorsqu’arriva le tour de Louis, il dit à Jeannine qu’il était très intéressé par ce projet et souhaitait y prendre part, mais, à voix plus basse, qu’il était sans domicile fixe et n’avait ni téléphone ni adresse mail. Jeannine releva les yeux, regarda ce grand gaillard qui devait avoir l’âge de son dernier fils, puis lança un regard en direction de Jean qui comprit. Jean se leva et lui demanda de venir à l’écart. Discrètement, il lui donna trois billets de dix euros en disant :
– Ça te permettra de payer ton adhésion à l’association et ça évitera les questions.
Ils discutèrent quelques minutes en privé puis Jean lui demanda :
– Veux-tu entrer immédiatement dans l’organisation ?
Louis fit oui de la tête en disant :
– Rien ne me retient à Paris.
– OK, tu viens avec nous ce soir. Nous nous occuperons des formalités plus tard.
Louis n’en revenait pas. Lui qui s’était habitué à l’indécision, aux « faut voir », « ça prend du temps » et autre « Monsieur, le dossier suit son cours », se trouvait devant un type qu’il ne connaissait pas il y a quelques heures et qui venait de lui dire :
– Demain, nous allons travailler ensemble.
Louis remonta d’un étage et demanda au patron derrière le bar si ce dernier pouvait le dépanner de deux feuilles, deux enveloppes, deux timbres-poste et d’un stylo qu’il lui rendrait. L’homme ouvrit un tiroir devant lui et donna à Louis ce qu’il sollicitait. Ce dernier fit mine de chercher dans sa poche parmi ses quelques pièces pour les lui donner, mais l’homme fit signe que c’était bon. Il s’installa à une table et commença à écrire, en s’appliquant, à la bibliothécaire :
Paris, le 14 avril 2033
Bonjour, Madame,
Je suis Louis Jullien, le monsieur qui vous a tenu compagnie à la bibliothèque pendant de nombreux mois. Je voulais vous renouveler toute l’affection que j’ai pour vous et vous remercier encore pour le soutien que vous avez su m’apporter alors que tous m’avaient abandonné.
Pour éviter que vous vous demandiez ce que j’ai bien pu devenir, je me permets de vous écrire ce petit mot pour vous dire que j’ai rencontré les Bâtisseurs de Bonheur, qu’ils m’ont accepté en leur sein et que je repars cette nuit même avec eux.
Ce sont des gens vraiment formidables et je souhaite que vous ayez l’occasion de les rencontrer à votre tour, à moins que vous ne les connaissiez déjà. C’est grâce à des personnes comme vous et comme eux que l’on trouve la force de continuer à vivre et à se battre.
Nous ne nous reverrons peut-être plus, à moins que le destin ne nous remette en contact, aussi je tenais à vous apporter ce témoignage et à vous remercier encore une fois. Soyez bénie pour ce que vous avez fait.
Votre dévoué et redevable Louis Jullien.
Il écrivit une lettre similaire à destination de l’assistante sociale du onzième arrondissement, mit les lettres sous enveloppe, marqua les noms et adresses des destinataires et colla les timbres. Il rendit le tout au patron du bar qui lui dit qu’il se chargerait de les expédier.
Vers une heure quinze, un taxi vint les prendre devant le café. Les gros sacs contenant le matériel furent rapidement chargés dans le coffre. Ils prirent place et le taxi démarra. Ils roulèrent ainsi pendant trois heures en direction du sud. Au début, Louis avait reconnu la route, puis par la suite, c’était devenu plus confus. Jeannine dormait, la tête appuyée sur l’épaule de l’autre Louis. Personne ne disait mot.
Quatre heures trente venaient de passer lorsque le taxi s’approcha d’une grande bâtisse qui semblait au milieu de nulle part. Il y avait des parkings avec quelques voitures çà et là. Une sortie de tunnel indiquait que le parking devait certainement être souterrain également. Des rails de chemin de fer prouvaient qu’il s’agissait d’une gare et une rame automotrice composée de huit voitures était stationnée légèrement à l’écart de la station. À droite du dernier quai, il y avait un étrange petit véhicule qui semblait flotter au-dessus du sol. Louis n’avait jamais vu quelque chose de pareil. Ils proposèrent au chauffeur de rester se reposer avant de reprendre la route. Ils montèrent sur le quai avec les gros sacs tous les cinq. Jean sortit un badge de sa poche et le présenta devant un lecteur ; les portes solidaires du quai et celle du petit véhicule s’ouvrirent. L’éclairage de la cabine s’alluma après avoir clignoté une fois. Ils prirent place à l’intérieur, disposèrent les bagages dans le fond puis s’assirent en vis-à-vis, comme s’ils prenaient place dans un salon. Jean posa un doigt quelque part sur l’écran tactile de la console centrale, les portes se refermèrent et le véhicule se mit en mouvement.
Louis observait tout autour de lui et Jean, qui le surveillait du coin de l’œil, s’en amusait. Et encore n’était-il qu’au début de ses surprises. Jean entama la conversation.
– Sympa, comme moyen de transport !
– Oui ! Où allons-nous ?
– Nous sommes à Libertyville que tu découvriras dans cinq minutes. Nous sommes presque arrivés.
Une conversation s’engagea entre l’autre Louis et Jeannine sur le nombre de contacts et d’adhésions qui avaient été réalisés pendant la soirée. Au total, c’étaient près de cinquante personnes qui avaient adhéré ou laissé leurs coordonnées pour être recontactées.
Jean se retourna vers Louis Jullien et dit :
– Je vais te briefer un peu sur la suite du programme. Comme il est déjà tard, nous faisons relâche demain matin. Je t’ai réservé une place dans un carré visiteur. Un premier bip te réveillera à 10 h et un second confirmera vers 10 h 30 si tu souhaites te prélasser encore un peu. Nous irons ensuite déjeuner à 11 h et tu passeras la journée avec moi.
La cabine commença à ralentir. Louis voyait devant lui ce qui ressemblait à une colline parsemée de quelques lumières. Au fur et à mesure que la colline se rapprochait, il commençait à en découvrir les formes précises et s’aperçut bientôt qu’il s’agissait de bâtiments, pas très hauts, certes, mais qui devaient pouvoir accueillir plusieurs milliers de personnes. C’était gigantesque. Il comprenait mieux maintenant pourquoi ils se baptisaient « les Bâtisseurs ».
La cabine se faufila entre les bâtiments, dans une espèce de tunnel dont les dimensions étaient gigantesques, et pénétra dans un espace intérieur qui ressemblait plus à un jardin avec des zones boisées qu’à une ville au sens où il l’entendait. Ce n’était en tout cas pas comme Paris d’où ils venaient. La cabine s’immobilisa devant une porte qui s’ouvrit à leur arrivée. Jean descendit et l’invita à le suivre, Louis Lumière et Jeannine continuèrent leur chemin. Ils se présentèrent devant une porte sur laquelle était marqué Espace Invités. Une petite coursive desservait une dizaine de chambres. Jean saisit un code sur le petit clavier situé sur la poignée de la porte qui portait le numéro huit : 854421. Un voyant vert s’alluma sur la poignée qu’il fut alors possible de manœuvrer.
Ils pénétrèrent dans un petit espace occupé en majorité par un lit. Il y avait un minuscule cabinet de toilette au fond de la pièce.
– N’oublie pas le code. Sinon, tu ne pourras pas rentrer si tu quittes la chambre. Mais pour l’instant, reste à l’intérieur, c’est plus sage. Je repasserai te chercher demain à 11 h.
Il quitta la pièce en refermant la porte. Louis regarda par la fenêtre dont le rideau occultant était levé et vit le petit véhicule s’éloigner sans bruit.
Il fit le tour de la minuscule chambre. Le mobilier était minimum, mais tout était fonctionnel. Il y avait également une trousse de toilette et une serviette dans le cabinet de toilette. Au loin, on commençait à distinguer les premières lueurs du jour qui allait bientôt se lever. Il rabattit le rideau occultant et décida de se coucher. Il était tellement excité que le sommeil avait du mal à venir. Que de bouleversements en une seule journée.
A suivre… (Lire la suite)
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